Le Prix Orange de l’Entrepreneur Social en Afrique et au Moyen-Orient (POESAM) fête en 2025 sa 15ème édition. Plus qu’un concours, il est devenu un rendez-vous incontournable pour les startups à impact, mêlant innovation technologique, inclusion sociale et transition durable.
Depuis son lancement en 2011, le POESAM s’est imposé comme une référence dans l’écosystème entrepreneurial africain et moyen-oriental. Pensé comme un levier de transformation sociale par le numérique, il a permis de mettre en lumière des centaines de projets capables de changer la donne dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, l’agriculture, l’environnement ou encore la finance inclusive. En 2025, cette initiative pilotée par le Groupe Orange réaffirme sa pertinence et confirme son rôle moteur pour les entrepreneurs à impact.
Un concours au service du développement durable et de l’inclusion
Le POESAM n’est pas un concours de startups comme les autres. Sa particularité réside dans son positionnement à la croisée de trois univers : l’innovation technologique, l’entrepreneuriat social et le développement durable. Les candidats doivent démontrer non seulement la solidité de leur projet, mais aussi sa capacité à répondre à un défi sociétal ou environnemental concret.
Les critères d’éligibilité sont clairs : l’initiative doit s’appuyer sur l’usage des technologies mobiles ou internet, avoir un impact mesurable sur la vie des populations, et disposer d’un prototype opérationnel ou d’une expérimentation sur le terrain. Cette exigence permet de distinguer des projets déjà mûrs, capables de passer rapidement à l’échelle et de produire des effets tangibles.
Le concours est organisé simultanément dans 17 pays où Orange est implanté : du Maroc à la Tunisie, en passant par le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Égypte ou la Jordanie. Chaque pays sélectionne ses trois lauréats nationaux qui accèdent ensuite à la grande finale internationale. Ce double niveau – national et international – structure un écosystème unique, qui favorise à la fois l’ancrage local et l’ouverture régionale.
L’édition 2025 : une participation record et des projets prometteurs
La 15ème édition du POESAM a battu de nouveaux records de participation. Dans plusieurs pays, les candidatures ont largement dépassé celles des années précédentes, signe de l’intérêt croissant des entrepreneurs pour ce tremplin. Le Maroc illustre particulièrement cette dynamique avec 381 candidatures enregistrées, dont près de la moitié portées par des entrepreneures. Cette forte représentation féminine traduit un basculement notable dans les pratiques entrepreneuriales locales.
Au Maroc, le premier prix national a été décerné à DeepLeaf, une jeune pousse spécialisée dans l’agriculture durable. Sa solution repose sur l’utilisation de capteurs intelligents et de l’intelligence artificielle pour optimiser l’usage de l’eau et des intrants agricoles, un enjeu crucial dans un pays confronté à la raréfaction des ressources hydriques. Derrière DeepLeaf, d’autres startups se sont distinguées : Smartglobe, Sand To Green et Mamabox, qui ont su convaincre le jury grâce à leurs approches innovantes dans des domaines allant de la gestion environnementale à l’économie circulaire.
En Tunisie, 136 candidatures ont donné lieu à la sélection de quatre lauréats. Les projets retenus reflètent la diversité des applications possibles des TIC : santé connectée, éducation numérique, énergie renouvelable et gestion des déchets. Ces réussites locales illustrent la vitalité des écosystèmes entrepreneuriaux et leur capacité à répondre aux priorités nationales tout en portant une ambition régionale.
L’entrepreneuriat féminin au cœur de la stratégie
Depuis 2020, le concours accorde une place particulière à l’entrepreneuriat féminin à travers le Prix Féminin International. Doté de 20 000 euros, ce prix vise à soutenir les initiatives portées par des femmes, souvent confrontées à des obstacles spécifiques dans leur parcours entrepreneurial.
En 2025, la tendance observée au Maroc se retrouve dans d’autres pays : de plus en plus de femmes fondatrices ou cofondatrices figurent parmi les finalistes. Au-delà du soutien financier, elles bénéficient d’un accompagnement stratégique à travers les Orange Digital Centers, ces hubs d’innovation déployés par l’opérateur pour former, conseiller et mettre en réseau les jeunes pousses. Cette orientation inclusive s’inscrit dans une démarche plus large de réduction des inégalités économiques et sociales, en offrant aux entrepreneures les moyens de transformer leurs idées en entreprises viables.
Un accompagnement structuré, bien au-delà des récompenses
L’un des atouts majeurs du POESAM réside dans l’accompagnement proposé aux lauréats. Le concours ne s’arrête pas à la remise des prix : il offre un véritable parcours de développement. Mentoring, coaching, accès à des experts sectoriels, mise en relation avec des investisseurs et ouverture vers des marchés internationaux… tout est conçu pour maximiser les chances de succès des projets sélectionnés.
Les Orange Digital Centers jouent ici un rôle central. Véritables incubateurs d’innovation, ils permettent aux entrepreneurs de transformer leurs prototypes en solutions commercialisables et d’accélérer leur déploiement. Cette infrastructure contribue à pérenniser l’impact des projets et à renforcer l’écosystème digital local.
En intégrant ce dispositif dans sa stratégie de responsabilité sociétale (RSE), le Groupe Orange illustre sa volonté de ne pas se limiter à une logique de sponsoring ponctuel. Il s’agit d’un engagement structurant, qui associe ressources financières, expertise et réseaux pour accompagner durablement la nouvelle génération d’entrepreneurs sociaux.
Une finale internationale pour consacrer l’excellence
Le point d’orgue du POESAM reste la grande finale internationale. Prévue pour octobre 2025, elle réunira les lauréats des 17 pays participants. Chaque projet sera évalué par un jury composé de personnalités issues de l’investissement, des technologies et de l’entrepreneuriat à impact.
Les distinctions internationales sont très attendues : le Grand Prix International attribuera trois prix de 25 000, 15 000 et 10 000 euros, auxquels s’ajoute le Prix Féminin International de 20 000 euros. Ces récompenses ne représentent pas seulement un apport financier ; elles offrent surtout une reconnaissance internationale et une visibilité accrue dans les réseaux de l’innovation.
La finale constitue également un moment de célébration et de mise en réseau. Les finalistes y trouvent des opportunités de partenariats, d’investissements et d’expansion régionale. C’est une véritable rampe de lancement pour passer du stade de la startup nationale à celui d’un acteur régional, voire continental.
Un impact mesurable sur les sociétés locales
Au fil des éditions, le POESAM a démontré son rôle structurant pour les écosystèmes entrepreneuriaux africains et moyen-orientaux. De nombreux projets primés ont franchi le cap du déploiement à grande échelle et contribuent aujourd’hui à relever des défis majeurs : accès à la santé, inclusion financière, éducation pour tous, transition énergétique ou lutte contre le changement climatique.
L’édition 2025 illustre à nouveau cette capacité à identifier et soutenir des solutions à fort impact. Derrière les chiffres et les cérémonies, ce sont des communautés locales qui bénéficient directement des innovations. En favorisant l’accès à des services essentiels, en créant de l’emploi et en dynamisant des filières stratégiques, ces startups jouent un rôle clé dans la construction d’un développement inclusif et durable.
Une vision partagée d’un avenir plus équitable
Le succès du POESAM repose aussi sur sa capacité à incarner une vision. Celle d’une Afrique et d’un Moyen-Orient qui ne subissent pas les mutations technologiques, mais qui les utilisent comme leviers d’émancipation. Orange, à travers ce prix, envoie un signal clair : l’innovation ne doit pas être réservée aux grandes puissances technologiques, elle peut émerger partout, dès lors qu’elle s’ancre dans les besoins réels des populations.
En soutenant chaque année des dizaines de startups à impact, le concours contribue à la formation d’un tissu entrepreneurial robuste et engagé. Il alimente une dynamique collective où la technologie devient un outil de progrès social, et non une source de fracture supplémentaire.
Vers un futur renforcé par l’innovation sociale
La 15ème édition du Prix Orange de l’Entrepreneur Social confirme que l’innovation sociale n’est plus une tendance marginale, mais une force centrale dans la transformation économique et sociétale. Les projets primés en 2025 montrent que l’on peut conjuguer rentabilité économique et utilité sociale, performance technologique et responsabilité environnementale.
À travers DeepLeaf au Maroc, les initiatives tunisiennes ou celles qui émergeront des autres pays participants, c’est une nouvelle génération d’entrepreneurs qui se dessine : créative, engagée et tournée vers l’impact. La finale internationale d’octobre consacrera cette énergie collective et soulignera, une fois de plus, que l’avenir de la région se joue aussi dans les laboratoires d’innovation sociale.