Les 17 slides indispensables d’un pitch deck crédible

Entre la densité d’un business plan et la légèreté d’un simple diaporama, le pitch deck reste l’outil central de la levée de fonds. Mais encore faut-il savoir ce qu’il doit contenir. Trop de slides, et l’investisseur décroche. Trop peu, et il ne comprend pas le projet. Les fondateurs marocains doivent maîtriser cet équilibre pour capter l’attention en dix minutes sans perdre en substance.

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Les 17 slides indispensables d’un pitch deck crédible

Dans les incubateurs marocains, il n’est pas rare de voir des présentations visuellement parfaites mais stratégiquement creuses. Le design ne remplace pas la clarté. Or, dans un pitch deck, chaque slide doit jouer un rôle précis : informer, convaincre ou rassurer. Selon les données de DocSend, les investisseurs consacrent en moyenne moins de 3 minutes 44 secondes à la lecture d’un pitch deck. Le message doit donc être à la fois clair, structuré et percutant.
Dans un contexte marocain où la majorité des levées se situent encore entre 500 000 et 5 millions de dirhams, la qualité du pitch deck fait souvent la différence entre un “on vous recontacte” et un premier rendez-vous effectif. Les incubateurs comme StartGate, Hseven ou LaFactory forment désormais leurs startups à cet art de la concision stratégique.

1. Les fondations : capter l’attention et poser le cadre

Un pitch deck commence toujours par la slide de couverture : nom, logo, baseline et contact. Elle doit refléter la maturité de la marque, même si la startup n’a encore que quelques mois d’existence.
La slide suivante, souvent un executive summary, condense la promesse en trois lignes : problème, solution, traction. C’est le résumé que tout investisseur verra avant de décider de poursuivre.
Vient ensuite la slide du problème, véritable colonne vertébrale du deck. Trop d’entrepreneurs marocains se contentent de formules vagues (“le marché manque de digitalisation”) sans chiffrer l’enjeu. Or, la crédibilité passe par la donnée : un besoin mesuré, une douleur client réelle, appuyée par des statistiques ou études locales (HCP, Bank Al-Maghrib, AMMC, etc.).
La slide de la solution doit ensuite démontrer la pertinence du produit face au problème formulé. Une erreur fréquente consiste à présenter une liste de fonctionnalités ; l’investisseur attend une proposition de valeur, pas un catalogue. Montrer la clarté du lien entre problème et solution est ici décisif.
La slide du marché quantifie ensuite le potentiel. Elle doit répondre à trois niveaux : marché total (TAM), marché accessible (SAM) et part visée (SOM). Les chiffres doivent être sourcés et contextualisés au Maroc ou à la région MENA. Un investisseur local se méfie toujours des estimations importées sans adaptation.

2. Le cœur du deck : prouver la traction et la viabilité

Une fois l’opportunité posée, vient le moment de prouver que le projet fonctionne déjà ou qu’il est prêt à le faire. C’est là qu’interviennent les slides de modèle économique, traction, stratégie marketing et concurrence.
Le modèle économique doit tenir en une phrase : qui paie, combien et à quelle fréquence. Trop de fondateurs marocains détaillent leurs coûts avant d’avoir clarifié leurs sources de revenus. La simplicité inspire confiance.
La traction est le cœur du dossier : nombre de clients, taux de croissance, revenus récurrents, partenariats, ou tout autre indicateur de validation du marché. Même pour une startup early-stage, il faut montrer des signaux tangibles : un prototype fonctionnel, des tests utilisateurs, ou une lettre d’intention d’un partenaire marocain.
La slide marketing démontre comment la startup acquiert et fidélise ses utilisateurs. Les investisseurs veulent comprendre le coût d’acquisition et le cycle de conversion. Des programmes comme Technopark, Impact Lab ou La Startup Factory exigent souvent cette clarté avant de recommander une startup à un fonds.
Quant à la concurrence, elle doit être traitée avec réalisme. L’erreur courante est de prétendre n’avoir “aucun concurrent direct”. Un bon deck reconnaît la présence d’autres acteurs tout en expliquant la différence stratégique : positionnement, canal, ou modèle économique. Cette lucidité inspire confiance.

3. Les slides de clôture : prouver qu’on peut exécuter et grandir

Les dernières slides sont celles de la feuille de route, de l’équipe et de la demande de financement.
L’équipe fondatrice est souvent le premier critère de sélection pour les fonds marocains. Les investisseurs veulent voir la complémentarité : technique, produit et commercial. Les profils doivent être illustrés brièvement mais de manière crédible : expérience, expertise et réalisations concrètes.
La feuille de route (roadmap) doit donner une visibilité claire sur les 12 à 24 prochains mois : jalons produits, objectifs d’acquisition, développement géographique. Elle sert à vérifier la cohérence entre les ambitions et le financement demandé.
La slide de demande (“Ask”) clôture la présentation : montant recherché, type d’investissement, utilisation des fonds. Un investisseur marocain attend des chiffres précis et un plan d’allocation réaliste : part du budget consacrée au développement produit, au marketing, ou au recrutement.
Enfin, une slide de contact claire (coordonnées, site web, LinkedIn) conclut le document. Elle paraît anodine, mais de nombreux decks marocains l’oublient encore, laissant l’investisseur sans moyen direct de suivre.

Ce qu’il faut garder à l’esprit

Un pitch deck ne doit jamais être un dossier statique : c’est un outil vivant, à ajuster selon le public et la phase du projet. En pré-seed, il doit rassurer sur la vision et la cohérence. En seed, sur la traction. En série A, sur la scalabilité. L’enjeu pour les startups marocaines n’est pas d’impressionner par la forme, mais de convaincre par la rigueur : chaque slide doit raconter une partie de l’histoire, sans rien de superflu.

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